
L'appel à partenaires sera ouvert du 27 août au 1er octobre.
Une fois l'appel clôturé, les candidatures seront évaluées par l'expert de l'EAA en tenant compte de la diversité des parties prenantes, de leur situation géographique en Europe et de la taille variable des autorités urbaines. Une fois approuvé par la les Directeurs généraux européens chargés des questions urbaines (DGUM) à l'automne 2025, le partenariat thématique sur les villes compactes - aménagement urbain durable et lutte contre l'étalement urbain sera lancé et prêt à démarrer au début de l'année 2026.
Qui est éligible ?
- Villes de toutes tailles / coopérations municipales
- Régions / associations régionales
- Organisations de coordination européennes et nationales
- États membres (par l'intermédiaire de leurs ministères) et Norvège/Suisse
- Autres (par exemple, universités, associations, ONG, acteurs urbains liés à l'urbanisme et à l'aménagement du territoire)
Dès l'ouverture de l'appel à partenaires le 27 août, le document de référence décrivant l'éligibilité des parties prenantes et les critères d'évaluation sera publié.
En attendant, l'évaluation ex ante (EAA) est disponible à gauche de la page. L'évaluation ex ante est un rapport de recherche fondé sur des données probantes, rédigé par un expert externe, qui examine la pertinence et la nécessité du thème et définit la portée du partenariat. Qu'est-ce qui existe et qu'est-ce qui a déjà été fait sur le thème ? Quels sont les défis, les lacunes et les opportunités ? Les parties prenantes intéressées sont invitées à consulter l'EAA pour avoir une bonne compréhension du prochain partenariat thématique et de son champ d'application.
Session d'information
Une session en ligne aura lieu le 3 septembre, au cours duquel les acteurs intéressés obtiendront davantage d'informations sur la procédure de candidature et sur ce qu'ils peuvent attendre d'un partenariat thématique dans le cadre de l'agenda urbain de l'UE.
Le thème des villes compactes en bref
Le domaine thématique « Compact Cities - Sustainable Urban Planning and Sprawl Mitigation » se concentre sur la promotion d'un développement urbain dense, efficace et durable en réponse au défi généralisé de l'étalement urbain à travers l'Europe. L'étalement urbain, qui se caractérise par une utilisation des sols peu dense, dépendante de la voiture et fragmentée, impose des coûts environnementaux, économiques et sociaux importants, allant de la perte de biodiversité et de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre à l'augmentation des coûts d'infrastructure et à la pauvreté en matière de transport. Le modèle de la ville compacte offre une alternative en mettant l'accent sur des stratégies d'aménagement de l'espace qui limitent le développement de terrains vierges (confinement), utilisent mieux les zones urbaines existantes (densification) et régénèrent les espaces sous-utilisés (régénération).
L'évaluation ex-ante : découvrir la thématique des Villes Compactes
Ivana Katurić : une voix experte au service des villes compactes
Ivana Katurić est professeure associée en développement urbain durable à l’Université de Rijeka (Croatie) et directrice d’Urbanex, un laboratoire d’idées, cabinet de conseil et centre de recherche à l’échelle européenne, spécialisé dans le développement durable.
Dans cet entretien, elle partage sa vision des villes compactes, de leur pertinence actuelle et du rôle que peut jouer la gouvernance multi-niveaux portée par l’Agenda urbain pour relever les défis complexes de l’aménagement urbain.
« La ville compacte n’est pas une solution miracle, mais une approche équilibrée. »
Quel est, selon vous, le plus grand malentendu autour du développement urbain compact que l’évaluation ex-ante permet de corriger ?
L’une des idées reçues les plus tenaces est qu’une solution unique pourrait convenir à tous les contextes urbains, ou que les problèmes sont simplement binaires. L’évaluation ex-ante déconstruit cette vision simpliste en montrant que l’urbanisation durable est un processus multidimensionnel qui demande de trouver un équilibre entre les dimensions économique, environnementale et sociale.
Certains pensent encore que la densification mène automatiquement à une hausse des prix de l’immobilier, tandis que l’étalement urbain serait synonyme de logements plus abordables. Or, cette relation est bien plus nuancée. La manière dont la valeur foncière est captée et redistribuée joue un rôle crucial. Des enjeux comme la crise du logement, la précarité énergétique ou la mobilité contrainte sont intimement liés à ces dynamiques.
C’est précisément pour embrasser cette complexité que le cadre partenarial de l’Agenda urbain pour l’UE est essentiel : il permet d’enrichir les politiques par une approche fondée sur une meilleure réglementation, un meilleur financement et une meilleure connaissance.
Les villes de petite et moyenne taille sont mises en avant comme des acteurs clés, mais aussi comme des villes manquant de ressources. Quelles mesures pratiques pouvons-nous prendre pour nous assurer qu'elles ne sont pas laissées de côté dans l'élaboration de l'avenir urbain de l'Europe ?
Les grandes villes sont souvent plus visibles et disposent généralement de capacités plus importantes pour participer aux discussions politiques à plusieurs niveaux. Pourtant, l’urbanisation durable concerne tout autant les petites et moyennes villes. Il est essentiel de comprendre les problématiques et les défis auxquels ces villes sont confrontées, qu’elles soient intégrées dans une aire urbaine fonctionnelle (AUF) ou non. Les moteurs de leur urbanisation peuvent varier considérablement selon leur position territoriale, et les stratégies qu’elles adoptent pour y faire face doivent être adaptées en conséquence. C’est pourquoi il est absolument essentiel de les inclure pleinement dans le Partenariat de l’Agenda urbain pour l’Union européenne.
Les petites et moyennes villes ont des besoins, des priorités et des compromis qui leur sont propres. Elles sont aussi fréquemment sous-représentées dans les débats politiques et écartées de certaines initiatives, faute de ressources administratives et financières suffisantes. Pour répondre à cette réalité, les discussions sur les villes compactes doivent prendre en compte la diversité des contextes urbains, afin de garantir l’inclusion de tous les territoires dans une coopération multi-niveaux. Ainsi, les recommandations en matière de réglementation et de financement doivent reconnaître explicitement cette diversité, et permettre aux petites et moyennes villes de mettre en œuvre les politiques les plus pertinentes pour elles.
Alors que de nombreux modèles urbains concurrents émergent — villes du quart d’heure, post-croissance, villes régénératives — pourquoi pensez-vous que l’urbanisation compacte reste une approche aussi fédératrice et actuelle pour la coopération au sein de l’UE ?
Notre rôle n’est pas d’adopter sans esprit critique les concepts politiques à la mode, mais — comme le souligne Evers (2024) — d’en interroger activement les implications et de proposer des alternatives lorsque cela s’avère nécessaire. L’urbanisation compacte s’inscrit dans la continuité de la tradition européenne de développement urbain durable. Elle met en lumière l’importance de comprendre les héritages structurels des systèmes d’aménagement et des modèles sociaux pour concevoir des politiques urbaines globales et efficaces. Le Partenariat de l’Agenda urbain pour l’UE sur les villes compactes ne se limite donc pas à une réflexion sur la forme urbaine, mais s’intéresse avant tout aux dimensions concrètes à travers lesquelles un développement urbain durable peut être mis en œuvre.
À l’échelle européenne, plusieurs processus législatifs majeurs sont en cours, comme la loi sur la surveillance des sols ou la loi sur la restauration de la nature. Ces textes fixent de nouvelles attentes pour les zones urbaines : surveiller l’artificialisation des sols, freiner la disparition des espaces verts et augmenter la couverture arborée. L’urbanisation compacte offre une base solide pour répondre à ces enjeux, en misant sur la densification, la régénération et la maîtrise de l’étalement urbain, permettant ainsi aux villes d’évoluer dans des limites spatiales et écologiques soutenables.
Néanmoins, l’équilibre social reste un objectif fondamental, trop souvent négligé dans les débats sur les formes urbaines. Le Partenariat sur les villes compactes doit donc se pencher sur la manière dont la diversité des villes européennes vit ces transformations, et explorer des solutions différenciées en abordant des thèmes cruciaux tels que le logement abordable, la précarité énergétique ou la pauvreté en matière de mobilité. Cette approche s’appuie sur les réussites de précédents partenariats de l’Agenda urbain de l’UE, comme ceux sur l’utilisation durable des sols et les solutions fondées sur la nature (SUL-NBS), ou encore le logement. Elle puise également dans la littérature existante, mais surtout, dans une logique de co-construction des connaissances pour permettre la mise en œuvre de politiques efficaces, dans des délais réalistes.
Enfin, l’Agenda urbain de l’UE constitue un excellent cadre pour initier une dynamique d’action sur le long terme. Cela s’est déjà vérifié avec des partenariats précédents — comme celui sur l’utilisation durable des sols et les solutions fondées sur la nature — dont l’impact s’est fait ressentir à la fois dans les législations et dans les dispositifs de financement à différents niveaux.
Le calendrier à retenir
📅 27 août 2025 : Ouverture de l’appel à partenaires sur les villes compactes.
📘 En attendant, les parties prenantes sont invitées à consulter l’évaluation ex-ante pour mieux comprendre le périmètre du partenariat et préparer leur candidature.
📅 3 septembre 2025 : Un séminaire en ligne pour les candidats sera organisé pour présenter le processus de candidature et les attentes d’un partenariat thématique dans le cadre de l’Agenda urbain pour l’UE.